Les Denbe semblaient sortir des pages de magazines glamours : un mariage modèle, une belle situation, une ravissante fille de quinze ans, une demeure somptueuse dans la banlieue chic de Boston… Une vie de rêve.

Jusqu’au jour où ils disparaissent tous les trois. Pas d’effraction, pas de témoin, pas de motifs, pas de demande de rançon. Juste quelques traces de pas et des débris de cartouches de Taser sur le sol de leur maison. Pour la détective privée Tessa Leoni, l’enlèvement ne fait aucun doute. Mais que pouvait donc bien cacher une existence en apparence aussi lisse ?

First impressions : A la lecture du résumé, je m’attendais à ce que « ce thriller inquiétant de Lisa Gardner nous plonge dans l’intimité troublante d’une famille au-dessus de tout soupçon ». Mais certainement pas de cette manière ! En fait, dés les premières pages, on se trouve dans la tête de Libby Denbe, l’une des victimes de ce rapt familial assez déconcertant. Et on y restera un chapitre sur deux à peu près, en prise directe avec les événements auxquels la famille va être confrontée en captivité. Une détention déconcertante à plus d’un titre.

Tout cela ne sera pas terminé dans quelques jours. Enlèvement ou pas, rançon ou pas, peu importe.

Pour autant que je puisse en juger, la désintégration complète de notre famille ne fait que commencer.

Ch. 22

Les ☑ : Même si je ne m’y attendais pas, j’ai bien aimé l’alternance des points de vue : tantôt celui de Libby, la victime qui narre à la 1ère personne, tantôt celui de Tessa et Wyatt, les chargés de l’enquête à la 3ème personne. J’ai d’ailleurs eu la sensation de lire deux livres distincts : la chronique d’un drame familiale, ladite famille étant poussée dans ses ultimes retranchements par des ravisseurs pas bien clairs sur leurs intentions, et l’enquête à la FBI portés disparus, qui ratisse l’entourage proche, jusqu’à pointer sur un ou plusieurs coupables potentiels. J’ai apprécié le point de vue de Libby, intime, qui nous plonge dans l’enfer personnel d’une femme trompée, devenue accro aux calmants, et qui regarde, impuissante, sa vie d’épouse et de mère s’effilocher sous ses yeux. La captivité leur offre, à son mari et elle, une chance de recoller les morceaux, comme s’ils étaient coincés au purgatoire. C’est cette sphère très privée qui donne tout son volume à Famille parfaite : sans elle, il ne s’agirait que d’un thriller de plus, sans âme ou presque.

Les ☒ : Comme je ne m’y attendais pas, l’alternance des points de vue m’a un peu contrariée (esprit de contradiction, quand tu nous tiens !) En fait, j’aurais préféré que ce soit tout l’un (le point de vue de Libby), ou tout l’autre (le point de vue des enquêteurs), dans un souci d’immersion. Le soufflet retombe à chaque changement de voix et de personnage, au lieu de maintenir la tension à son plus haut niveau avec le « je » de Libby. En clair, le tempo traîne un peu la patte dés qu’on en vient à l’enquête de terrain. Et j’aurais presque préféré que le mystère flotte entièrement sur la disparition des Denbe et de ce qu’il advient d’eux, pour que l’on se concentre à 100% sur la partie de l’enquête durant laquelle les enquêteurs fouillent tiroirs et poubelles pour en exhumer de vilains secrets.

Et puis… La fin ne m’a pas vraiment convaincue. J’avais grillé un peu avant le dénouement qui était derrière tout ça, avec le secret espoir d’être surprise… mais non. Il m’a manqué quelque chose pour être estomaquée. Un manque d’arguments, peut-être. Ironiquement, malgré une révélation finale qui se veut machiavélique, l’ensemble gère mal sa perversité.

In the end : La lecture de ce thriller en partie déconcertant mais à la trame trop convenue se fait sans accroc, comme tout page-turner calibré au cordeau. Mais il ne m’a pas surprise, et je m’y suis un peu ennuyée par moments, malgré la plume efficace de Lisa Gardner. Je prévois tout de même de lui redonner sa chance prochainement avec Le saut de l’ange.

Ce livre est disponible d’occasion dans ma boutique Vinted 😉